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Dans tous mes états, les tribulations romanesques de Marinella

6 décembre 2014

L'avocat

Un nouvel acteur vient de débarquer dans ma vie, après l'agent immobilier, notre avocate. Dynamique, humaine, efficace. Le rendez vous a été rapide, notre situation d'après elle est assez simple à solder, malgré les parts différentes que nous avons dans la vente de l'appartement. Tout le monde s'est mis d'accord, sur les procédures et les délais, j'ai même réussi à plaisanter un peu. 

Et pourtant. J'y suis allée à reculons, j'ai même raté la station de métro, qui est sur ma ligne !, il a fallu que je revienne sur mes pas. J'avais pris par précaution un anxiolitique avant, sur les conseils de mon médecin, soutien précieux pour ne pas craquer. Du coup, quand on a pris un verre après avec H , la bière ne faisant pas bon mélange avec ces petits comprimés, j'ai commencé à me sentir vide. Et seule. D'un coup, j'avais cet étranger devant moi, qui me parlait du partage de la dernière facture reçue, de sa vie de célibataire, accaparé par son boulot où il réussit bien, et de ses sorties avec des filles d'un soir. Et moi ? Assise là, avec la tête qui tourne, en train de regarder mon couple se défaire, engluée dans boulot assez terne et incapable d'envisager une rencontre amoureuse, même d'un soir. Je me suis sentie lasse, vaiment.

Il était assez impatient de partir "désolé, j'ai eu une grosse semaine". Alors je me suis levée, je lui ai souhaité une bonne soirée.  Je suis rentrée à pieds, l'air frais a aidé un peu. Je suis passée devant la mairie où on s'est mariés, me maudissant de n'avoir pas pensé à faire un détour.

H m'a téléphoné quand je suis arrivée à la maison. Il avait  remarqué mon malaise, il était désolé. Il m'a dit que c'était le contexte qu'il ne supportait pas. Que c'était difficile pour lui aussi, malgré son indifférence affichée. Que j'étais quelqu'un de bien. Il m'a remerciée de la façon dont ce divorce se passait. Et il m'a aussi avoué  qu'il n'avait pas le courage de me dire tout ça en face. 

Mais comment font les gens quand la séparation se passe mal, dans les cris et les insultes ? Je ne porte aucun jugement, chacun fait ce qu'il peut, comme il peut. Et nous, nous n'avons pas d'enfants à nous partager, je ne suis pas sûre de tenir une telle posture s'il y en avait eu.  Mais  je sens bien que ce consensus, cette bienveillance aussi difficiles à obtenir qu'ils soient, sont ce qui me protège. Contre l'amertume, les mauvais sentiments, la bile, les coups de toutes sortes, la destruction encore plus profonde de mon estime. 

L'avocate nous l'a dit, et j' y ai trouvé du réconfort : " je vois que vous êtes intelligents, tout va bien se passer". 

 

 

 

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4 décembre 2014

Des amitiés ambiguës

D'après ce que j'ai pu lire, rester amie avec son ex est assez largement déconseillé. Il faudrait, pour "réussir" sa séparation, couper les ponts  franchement afin de tourner la page. Oublier, se laisser du temps puis, ensuite seulement, renouer des liens amicaux si la situation le permet. Mais comment effacer d'un coup de sa vie quelqu'un qui l'a partagée pendant 17 ans. Quelqu'un qui vous connaît par coeur. Qui est ému de votre tristesse et de votre douleur. Je répète depuis le début à qui veut savoir que H et moi restons amis. Plus encore, qu'on  met notre honneur  dans cette amitié. 

Je pensais que cette posture me préserverait du pire, que je la tiendrais avec orgueil, qu'on serait ensemble des divorcés parfaits. Et puis, la colère, la rancune, l'amertume m'ont envahie. Pas vraiment d'un coup, mais une fois plus que les autres et depuis il est  impossible pour moi de revenir en arrière. Nous avons eu des disputes au début, oui, mais suivies d'explications et de consensus. Et toujours avec le soucis réciproque de l'autre, enfin à peu près. Chacun a reconnu ses erreurs. Chacun a reconnu que notre parcours était humain, tout simplement. 

Les tensions se sont apaisées quand il a déménagé, nous avons commencé à déjeuner ensemble de temps en temps, à nous appeler quand ça allait mal. Au point que j'ai même imaginé que cette séparation était une erreur, que je l'aimais encore, que cette période ressemblait plus à un break et qu'on allait se retrouver. Puis une attitude, une parole, un mode de fonctionnement  m'ont rappelé pourquoi, non, décidément, ce n'est plus possible entre nous. Des traits de caractères qui se sont exacerbés, des propos que je n'aurais pas imaginé qu'il puisse tenir. C'est monté crescendo jusqu'à ce que je commence un beau matin à lui en vouloir de ce qu'il m'a fait et à le regarder avec un peu de mépris. De la jalousie aussi pour être honnête. J'ai dû me raisonner pour me souvenir de mes propres faux-pas, pourtant ils sont indéniables.   Je reste  sur mes gardes pour ne pas lui faire de réflexions désobligeantes. Je tiens toujours à cette entente qui nous lie. Mais je sens qu'elle est fragile et qu'il ne faudrait pas grand chose pour qu'on s'éloigne avec rancune.

Je ne sais pas si cette colère arrive si mal à propos que ça, après tout. Elle remet tous les sentiments que j'éprouve pour lui en perspective.  Elle me permets de me retrouver moi. Mais elle tend un autre piège, celui d'agir en fonction de l'autre, en miroir pour se venger et le blesser. J'ai commencé à me vanter de mes sorties avec d'autres hommes, même celles qui sont amicales . Je suis en train de réaliser que c'est pour moi qu'il faut que je le fasse et non contre lui.

Vu l'inconstance de mes émotions en ce moment, reste à savoir si je vais réussir à tenir tout ça dans une boîte, avec un sourire dessus. J'ai peur de me laisser aller. Nous avons notre premier rendez-vous chez l'avocat demain et il est important que ça se passe bien. 

1 décembre 2014

Tempus rerum imperator

J'ai beaucoup lu en ligne les articles sur les étapes psychologiques de la rupture. J'ai écumé les sites de tous bords, quelques uns sérieux et d'autres moins. J'ai rempli des tests et des questionnaires. Lu des conseils plus que douteux sur des sites féminins. Et sur des sites masculins pour jeunes adultes. J'ai même croisé un ou deux "experts en séduction ou comment faire revenir votre ex ",  là j'ai bien ri.  Pour essayer de savoir où j'en suis. Et pour trouver un peu de réconfort au milieu de cette marre de sentiments contradictoires et souvent douloureux.

Même si je sais très bien que chacun a sa propre façon de réagir et sa propre temporalité.

C'est un réflexe assez pernicieux d'aller chercher ces conseils en ligne. Je me suis sentie comme l'hypocondriaque qui se trouve une maladie grave au moindre petit bouton.  Moi, ça m'a plus perdue qu'autre chose. J'ai eu l'impression de me retrouver partout et nulle part à la fois. Bref, perdue.

Et puis un garçon rencontré sur le fameux site pour célibataire m'a dit, alors que je n'ai vraiment pas eu l'impression de le montrer, qu'il ne me sentait pas prête à entamer une histoire. Comme ça, après juste un seul rendez-vous. Depuis on se voit en amis. C'est le genre de phrase qui font déclics. L'éléphant au milieu du couloir qu'on refusait de voir. Je ne suis pas prête. J'ai envie de l'être mais non, il faut accepter de se laisser du temps. C'est peut être ça le plus dur, réaliser quon est encore loin du bout du tunnel et que chaque pas est juste une marche. Et qu'il y en a encore pas à mal à monter.

J'en ai parlé avec ma meilleure amie, elle est passé par là aussi il y a quelques années. Elle m'a dit être incapable encore aujourd'hui de comprendre comment et pourquoi un jour "c'est" revenu. Alors j'attends. Mais depuis, j'essaie de me souvenir que chaque insomnie, chaque crise de larmes  est une petite pierre à l'édifice. Et aussi, un peu, une victoire. L'essentiel pour le moment c'est de rester debout. Et de profiter de chaque accalmie, même si le petit bonheur du jour se résume à une tranche parfumée de cake à la banane et à un sapin de noël qui attend d'être décoré au milieu du couloir au boulot.

26 novembre 2014

Des petites habitudes

On m'a beaucoup répété que le célibat était un bon moyen de se découvrir seule. Sous entendu, tu vas vivre différemment.  Plus le temps passe et plus je constate que....je ne change pas tant que ça.  Je me surprends comme avant à passer les mêmes soirées, à rentrer vite chez moi après le boulot parce que je n'ai pas envie de traîner alors que personne ne m'attend. Je me couche toujours aussi tôt quand je suis fatiguée, sans passer par la case série ou film.  Quand je me cuisine un plat spécial, je me dépèche tout autant car je n'ai pas envie de dîner passer 21 heures.   Ah si, j'écoute la radio plus fort le matin, je ne suis plus obligée de mettre en sourdine avant 7h30, mais comme je ne suis généralement pas très bien réveillée, je ne l'écoute pas vraiment.

Au quotidien, je crois que je n'arrive pas encore  à me détendre, à profiter de mes moments seule. Comme si j'étais en suspend, en attente de quelqu'un qui passerait la porte et avec qui je pourrais continuer une conversation interrompue.

Ou alors c'est que les habitudes changent doucement. En y réfléchissant, je passe quand même un peu plus de temps au téléphone ou à écrire à mes amis.  Je n'ai pas forcément plus de choses à leur raconter mais je n'ai plus personne chez moi pour les entendre. Je crois que ça leur fait plaisir, en plus, d'avoir de mes nouvelles un peu plus souvent.  Mais qu'est de que c'est difficile de réorganiser sa vie quand son attention a tourné autour d'une même personne pendant si longtemps. Et ça me manque.  

La solution serait sans doute de me trouver une activité un peu moins solitaire que la lecture, le cinéma ou la cuisine. Reste à attendre que je sois à nouveau prête à sortir vraiment de chez moi, toute tétanisée encore que je suis.

19 novembre 2014

La formidable aventure des sites de rencontre - la suite

Sans trop de surprise, mais avec quand même un peu de suspens, j'ai réussi à m'abonner sur le site de rencontre convoité. 

Le fonctionnement me laisse perplexe : les photos de profils défilent, parfois totalement décalées (le type presque à poil, celui qui prend sa photo de CV, celui qui pose avec ses potes en train de manger la bouche ouverte, ou à l'inverse le portrait de photographe en noir et blanc, etc.)  qui ne reflètent pas grand chose de la personne. Je scrute les speudos à la recherche d'un peu de créativité et surtout pas trop de ridicule. Parfois d'une image à l'autre, les visages diffèrent complètement. Ici, on juge sur une image figée et une fiche qui aborde sommairement aussi bien les goûts littéraires que le parcours professionnel. Et je me surprends à fermer la page à la moindre non compatibilité mineure comme "je n'aime pas les chats". Alors que ce n'est pas l'essence d'une relation, même brève. J'ai un chat mais il reste chez moi et je ne pose pas la question à mes amis si ça les dérange quand ils viennent.  

Ce qui est déroutant en fait, c'est l'absence d'impression générale. Quand on rencontre une personne physiquement, on accroche à une voix, une façon de s'exprimer, de s'habiller, un physique en mouvement. Ici, on passe d'abord une sorte de  test  des connaissances et des modes de vie.  Qui sera ensuite à valider lors du premier rendez-vous. Tu aimes lire ? Soit, mais ça ne veut rien dire pour moi si tu entends par là que tu as lu un livre ce mois ci et que c'est déjà un effort. En plus je vais te poser la question : quoi, combien ? L'auteur ne me plaît pas, dommage. Tu aimes le cinéma d'auteur ? Et alors, ma voisine de 80 ans aussi. Spielberg c'est du cinéma d'auteur ou du grand public ?  Bref, je suis vraiment sceptique sur le mode de fonctionnement.

Et que dire du comportement que ça engendre chez moi ? Quand on me laisse un message qui commence par : je prends mon courage à deux mains pour t'écrire..... J'ai tout de suite envie de répondre merci mais comme la personne ne me plait pas du tout, je me dis que c'est encourager pour dire non merci ensuite. Compliqué. Du coup, j'ai choisi d'ignorer les messages, je trouve qu'au fond c'est plus délicat. Ce qui m'a valu cette relance cocasse "et alors, ma candidature ?" . Et je ne parle même pas de la mauvaise conscience de contacter plusieurs personnes en même temps, c'est la loi du marché. 

J'ai déjà eu un premier rendez-vous. Et avec le recul, je me rends compte que j'ai finalement occulté la séduction pour m'empresser de valider ce que j'ai déclaré dans ma fiche. Je crois avoir passé le test du recrutement, mais quant à plaire ? Pas sûre du coup, faute en plus d'avoir vraiment essayé. 

 

La route promet d'être longue et semée d'embûches. 

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15 novembre 2014

La formidable aventure des sites de rencontre

Le week-end dernier, en plein désarroi, j'ai décidé de tenter l'aventure des sites de rencontre. Non sans avoir sondé quelques amis, dont l'un m'a avoué bien s'amuser avec son faux profil... Et l'autre avoir eu des rencontres sans grande saveur, avec des filles qui l'ennuyaient, au point qu'il a décidé de tout laisser tomber et de se résoudre à son célibat. Bon, depuis il a rencontré sa copine par d'autres circonstances  et ils vivent une jolie histoire. Ma soeur m'a elle carrément interdit d'y aller, trop tôt, trop fragile. Mais comme H les utilise frénétiquement depuis quelques semaines, avec apparemment pas mal de succès, mon petit égo est piqué.  C'est donc avec un enthousiasme modéré et une grosse méfiance que j'ai cliqué sur la fiche à remplir.

J'en suis à la première phase, celle où l'on renseigne seulement quelques traits de caractère succincts, et une photo. Le dilemne. J'ai toujours détesté mettre des gens dans les cases. Je ne suis pas vraiment sûre de rentrer moi même dans des cases très conventionnelles.  Je ne suis pas la seule et j'imagine que pas mal de personnes sur ces sites ont la même réticence. Du coup, quand j'ai rempli le pavé "littérature", ( c'est important pour moi, je lis tous les jours) j'ai vraiment eu du mal. Il se trouve que je termine en ce moment  A la recherche du temps perdu de Proust. Je me suis immédiatement imaginé l'étiquette, bien légitime, qui allait m'être collée : intello pas marrante. D'autant que dans la partie "soirée", j'ai indiqué que j'aimais bien les ambiances intimes entre amis, pour les discussions. Je  ne suis pas une extravertie. Alors mentir, enjoliver ? Créer un profil consensuel ? Se vendre, comme dans un entretien d'embauche  ? Je n'ai pas les réponses. Je ne suis vraiment pas habituée au règles d'usage de ce genre de sites. J'ai décidé de ne rien édulcorer. Soit de prendre le risque d'avoir un tout petit nombre de personnes intéressées et un gros coup à mon estime.

Du coup, en attente de validation de mon profil, je me suis mise à stresser. Je sais que cette validation, c'est du marketing. Mais je me sens quand même comme une étudiante en l'attente de sa bonne note. C'est con, je sais.

La suite à venir donc, enfin, j'espère.

14 novembre 2014

L'appartement

Hier soir nous avons reçu la première visite d'un agent immobilier pour la vente de notre appartement.  J'ai toujours dit que je m'étais sentie bien plus engagée avec H au moment où nous avons signé l'acte de vente chez le notaire que lorsque nous nous sommes mariés. Il faut dire qu'un prêt sur 22 ans à rembourser, c'est du très concrêt, d'autant que nous avons passé ensuite 6 mois à  rénover nos 40 m2.  Si on tient compte de notre nullitude en bricolage et en décoration, faire des travaux et en même temps vivre dans une si petite surface est aussi un gros investissement personnel.  On a atteint des sommets d'engueulades à l'époque. D'ailleurs à la fin, on s'était dit que c'était vraiment un coup à se séparer. Voire à perdre des amis, spéciale dédicace à mon ex beaufrère qui s'est retrouvé en plein pujilat, au moment où, lui perché sur un escabeau, nous tentions de chaque côté  de maintenir au plafond la laie de fibre de verre avec des balais. Le tout en criant très fort. Parcequ'évidemment ce n'était pas droit.

Il se trouve que c'est la même personne qui nous avait vendu l'appartement, il y a 7 ans, qui est venue hier soir. Nous avons choisi de ne pas parler de notre séparation dans l'immédiat, afin d' éviter toute tentative de manipulation sur les délais de vente et sur les prix. Comme H a emménagé dans un studio il y a un mois, il a bien fallu faire de l'appartement un décors de théâtre et jouer une  éprouvante comédie du bonheur. Je me suis retrouvé à ressortir une vieille paire de  chaussures à lui  pour mettre dans l'entrée, à suspendre un manteau d'homme,  à ajouter une seconde brosse à dent (grise, merci le marketing genré ! ) dans la salle de bain. Et à sourire à chaque compliment de l'agent quand il nous répétait combien on avait bien réussi notre aménagement et combien notre "chez-nous" était chaleureux et sympa. Nous avons bien donné le change je crois. Mais le prix à payer a été  élevé . J'ai tenu environ 10 secondes après son départ. Avant de m'effondrer totalement. Je me dis que ce premier pas est sans doute le plus difficile. Que je vais m'habituer à voir débarquer les futurs acquéreurs au moment où ma lessive avec toutes mes culottes va sécher au milieu du salon.

Que j'ai de la chance de pouvoir récupérer quelques  économies. Et que je n'aurais de toutes façons pas pu rester dans ces murs, chargés de souvenirs. Il faut bien avancer.

 

13 novembre 2014

Des rires et des larmes

Avez-vous remarqué combien, quand notre sensibilité est exhacerbée, la moindre petite chose est vécue intensément ? Que je sois triste ou heureuse, c'est comme ça depuis toujours pour moi.

Comme prévu, ces derniers jours n'ont pas été faciles. Mes émotions jouent aux montagnes russes. Je passe sans cesse de la tristesse à l'espoir. Et je m'observe réagir sous la coupe  de ces émotions fluctuantes avec peu de retenue, ce qui parfois est un tantinet gênant. Surtout pour moi qui suis très lisse en public.

C'est plutôt drôle comme quand par exemple ce midi, je me suis retrouvée à attendre un collègue dans sa voiture radio allumée, à subir Mistral Gagnant, une chanson de Renaud que j'aime beaucoup mais que j'ai toujours trouvé d'une mélancolie abyssale. Et de retenir les larmes qui me montaient aux yeux, à paniquer un peu en imaginant le malaise de mon collègue me voyant dans cet état, avec son sandwich à la main. Puis une autre chanson est arrivée, et j'ai pu trouver suffisament de recul pour y voir une situation finalement drôle. J'ai séché mes larmes et retrouvé le sourire à temps.  C'est cette même chanson que j'avais entendu lors de ma première sortie dans le monde hostile le jour où nous avons décidés de nous séparer. La sortie en question avait consisté à aller chercher des bières au monop du coin.  Qui eût cru que l'animation musicale de ce genre d'endroit ait pu  un jour provoquer chez moi la moindre émotion ...

C'est plutôt touchant  comme quand j'ai reçu ce message d'une tante de mon futur ex mari, qui venait d'apprendre notre situation, 3 mois après, et qui m'assurait de son soutien, accompagné de tendresses. Pleurs à profusion, sentiment intense de chaleur et  de réconfort au moment où  justement je tournais en rond chez moi à me sentir très abandonnée. D'autant plus précieux que c'est la seule personne de ma belle famille à s'être manifestée.

C'est inestimable quand un lundi matin gris et morne, au bureau, j'ai ouvert un message de mon amie la plus proche dans lequel elle me détaillait tout ce qui fait que je suis son Amie (avec une maj, oui). Ce matin là, j'ai beaucoup pleuré le nez dans mon café, en espérant que ça ne se remarque pas trop.  Elle m'a donné l'envie de continuer, de me battre pour être heureuse, de prendre soin de moi. Et c'est toute cette intensité  qui me porte encore aujourd'hui. Que ce soit pour me cuisiner quelque chose le soir ou pour créer un blog.

 

7 novembre 2014

Des soirées solitaires

Ce soir est le prélude d'un week-end prolongé jusqu'à mardi. Donc la promesse de soirées solitaires. La découverte de ces moments particuliers après 17 ans de vie commune a été pour moi source de joie comme de déconvenues. Non pas que je m'ennuie, j'ai de quoi m'occuper, entre la lecture, les films ou encore les projets culinaires démesurés (La confection de petits pains à burger maison, ça occupe). La joie de prendre du temps pour faire ce que je veux et quand je le veux. J'entends encore un ami me dire combien il trouve génial de pourvoir traîner chez lui dans une tenue complètement improbable, de dîner avec uniquement ce qui lui fait envie et de regarder ce n'importe quoi au moment où ça lui plaît. Alors, effectivement, se vautrer dans son canapé, en pyjama, pour regarder un film de 3 heures  qui n'intéresse personne sauf moi, avec pauses glace, c'est détendant. Il est même autorisé de le voir en plusieurs parties, sur plusieurs jours. Sans frustrer personne.

Seulement voilà, j'ai besoin, moi, de partager ce que je ressens. De rire, de râler, de m'extasier.

Pas tout le temps non plus, mais un peu quand même. Quand je viens de regarder une scène horrible, m'exclamer du fond de mon appartement seule "ahhhh, c'est répugnant", ça me déprime. Tout comme j'aime bien me plaindre un peu après avoir lu le journal.  Et je ne vois pas comment faire. A moins de me précipiter sur le téléphone et d'emmerder tout le monde.  Pas non plus envie de raconter ma vie sur FB, ni sur Twitter.

Je me dis qu'au moins, ça me fera plein de sujets de discussions  à venir autour d'un verre ou d'un dîner. En espérant que mes interlocuteurs auront envie d'entendre parler des mes trucs.

6 novembre 2014

L'invitation aux amis

Depuis quelques jours, je lance des invitations, au ciné, au resto, à boire un verre à certains de mes amis. Situation banale ? Pas tant que ça : lorsque l'on se sépare de notre tendre moitié, avec qui nous avons partagé nos loisirs et rencontré la plupart de nos amis, la question de qui on peut voir seul se pose très vite. Mais comme nous avons choisi avec mon ex mari, H,  de nous séparer amicalement, aucune insulte ou réflexion désobligeante ne fuse. Ce qui veut dire que tout le monde est à l'aise avec l'un comme avec l'autre. En principe.

Donc, j'ai les ai lancées  ces invitations. Ce qui me vaut de bons moments de montagnes russes émotionnelles.

-"salut, tu vas bien?"

(J'ai manifestement perdu pas mal de poids, mes cheveux sont ternes et j'ai des cernes mais si, si tout va bien, puisque je suis là.)

-"oui, très bien"

(Grand sourire, je suis contente de le voir, on va pouvoir discuter un peu, raconter des âneries, bref passer un bon moment. Enthousiasme.)

-"Super, au fait j'ai vu H cette semaine, il fait une soirée demain et je suis invité "

(Jalousie immédiate, sourire de façace, angoisse qui monte, non, non, ne poser aucune question. Déconvenue.)

- "j'espère que ce n'est pas lui qui cuisine au moins"

(Tentative de récupération par l'humour)

- "...."

(Bon, ça ne marche pas.) (Qui a dit déjà que j'avais un humour... particulier ?) (Tout va bien,  tout va bien, respire.)

- "Et si on allait le voir ce film ?"

Ce soir là, on a vu La Peau Douce de Truffaut, une histoire d'adultère, de divorce et de meurtre passionnel. Ca m'a changé les idées, tiens...

Et puis ensuite, on s'est effectivement raconté des âneries,  fait des confidences, on a débattu de sujets  sérieux ou pas et on s'est dit à bientôt. Bref, mes amis et les siens sont formidables.

 

 

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